L'analyse de la situation actuelle et le parallèle avec l'industrie du disque semble cohérente, de part et d'autre on a du mal à accepter et intégrer les évolutions technologiques issues de l'internet ainsi que les nouveaux comportements qui en découlent.
Sur l'évolution souhaitable des fournisseurs d'informations (qu'elles soient utiles ou futiles), j'envisage un autre scénario que celui proposé par Fabrice. D’abord je précise que je n’ai aucun intérêt personnel dans un média traditionnel ! Cependant je crois dur comme fer aux vrais journalistes, ceux qui consacrent leur temps à la récolte d’information sur le terrain, à la vérification de ces informations, et qui mettent un soin particulier à présenter une vue neutre et objective. Ceux qui restent sourds aux éventuels cadeaux à des fins publicitaires.
Alors certes il y a des abus des deux côtés, blogs et médias traditionnels, mais je suis certain que le meilleur moyen de lutter contre l’influence d’un annonceur important c’est d’appartenir à une grande structure journalistique stable. Voir sa rémunération dépendre de la qualité de son travail à long terme est plus constructif qu’un revenu qui découle d’un publi-reportage qui ne dit pas son nom, et lié à une stratégie publicitaire.
L’enthousiasme qui prévalait au début des blogs c’est passablement estompé. Le blogueur ascète à laissé place à quelques célébrités et à une foule immense de blogueurs du dimanche (comme moi). Cette régression d’estime de la blogosphère n’est pas sans raisons ! Voici mes hypothèses:
- Qualité du contenu
Il y a de bons blogs avec du contenu de qualité… mais il(s) sont tellement rare(s). Pire encore, de très nombreux blogs ne font que lister des vidéos de Youtube sans même y ajouter le moindre commentaire.
ReadWriteWeb attribue aux Digg like, wikio etc… le rôle de filtres afin de mettre en évidence les bons billets. - Répétitivité du contenu
Il y a quelques blogs vedettes qui lancent des sujets,… et une multitude de petits blogs (comme celui que vous lisez actuellement !) qui reprennent les même sujets et la plupart du temps sans y ajouter du contenu mais plutôt en résumant l’article initial. Au final ça fait beaucoup de vent pour pas grand-chose.
Là aussi les Digg like devraient permettre de remonter aux sources… - Le ton personnel
A priori ça n’est pas un désavantage, tant qu’il est parfaitement maîtrisé, jamais de dérapages ! Mais en réalité, même sur des gros blogs vedettes, ça part inévitablement en sucette à un moment ou un autre… Et là ça casse tout ! - Vulnérabilités face aux « stratégies collectives »
C’est là le point critique avec les sites collaboratifs du type Digg, ils suscitent des stratégies artificielles agressives et biaisantes. Celui qui veut mettre les moyens peut influencer (ou payer) pour obtenir des supports et votes sur ce genre de site, et remonter artificiellement des sujets. - Faiblesses des Digg like
A part le fait que les sites du type Digg peuvent être en proie à des stratégies collectives biaisées, je reste sceptique sur le potentiel de ces outils pour détecter les meilleurs contenus.
Les sujets qui « intéressent » le plus les internautes ne sont pas forcément les plus riches sur le fond, et parfois même sur la forme. Viser plus haut intellectuellement et culturellement parlant nécessite un effort considérable (en tous les cas à moi ça me coûte beaucoup!) - Grande inertie dans le potentiel de revenu
Un blog ne peut pas devenir populaire du jour au lendemain et permettre à son auteur de vivre décemment. Le processus est très lent, si le blog est très bon il va petit à petit prendre des parts de marché et présenter une rentabilité acceptable après un temps… énorme!
Très difficile dans ce cas pour un blogueur de rester sourd aux champs des sirènes, de garder une parfaite neutralité et un esprit critique intact par rapport à certains sujets qui peuvent déplaire aux annonceurs. La tentation du publi-reportage, du contenu à la va-vite et des reprises proche du plagiat deviennent alors très grande !
Évidemment il ne s’agit pas de dire qu’il y a les méchants blogueurs et les gentils journalistes. Je pense cependant que la qualité de l’information dépend à la fois de la résistance des médias traditionnels ainsi que de l’existence de blogueurs ascètes et brillants.
2 commentaires:
Eh ben... qu'est-ce que je me la pète dans ce billet. Vivement que l'on revienne à des choses plus sérieuses, comme l'humour dans la pub...
non, non, je trouve se post très drôle.
Enregistrer un commentaire